dimanche 27 juillet 2008

Le volcan Chaiten continue à cracher ses cendres

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Depuis que le volcan Chaitén est entré en éruption début mai, ses coulées éruptives continuent et durent dans le temps avec ses projections de cendres dans l'atmosphère, c'est pourquoi il est comparé au Tambora, l'événement de 1815, qui a avait provoqué l'"année sans été. »
1816 fut l'Année sans été, pendant laquelle des perturbations sévères du climat détruisirent les récoltes en Europe septentrionale, dans l'Est du Canada et dans le Nord-Est des États-Unis. L'historien John D. Post y voit « la dernière grande crise de subsistance dans le monde Occidental. » Il semble qu'elle ait été provoquée par un hiver volcanique.

On estime maintenant que ces dérèglements étaient dus à des éruptions volcaniques produites du 5 au 15 avril 1815 par le Mont Tambora sur l'île de Sumbawa dans les Indes Occidentales néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie), éjectant dans les couches supérieures de l'atmosphère des quantités immenses de poussière volcanique.
Le 2 mai 2008, suite à une série de secousses sismiques, Le volcan Chaiten est entré en éruption, projetant une importante colonne de cendre et conduisant à l'évacuation progressive des habitants vivant au voisinage du volcan. Le volcan était considéré comme endormi et n'avait pas connu d'éruption depuis au moins 9000 ans. D'importantes inondations se sont également produites, les cendres du volcan ayant fait gonfler les cours d'eau. Le 6 mai, en raison d'un surcroît d'activité et la survenue de coulées pyroclastiques, les autorités décident de l'évacuation totale des derniers habitants de Chaitén et étendent l'ordre à ceux de Futaleufú
Le 8 mai se produit une nouvelle éruption et au Chili, les autorités ont décidé d'évacuer de force la zone dangereuse.
Le Service national de géologie et des mines (Sernageomin) estime que les éruptions pourraient durer des semaines voire des mois. Les dégâts économiques et écologiques seront importants, surtout pour les terres agricoles et pour l'eau. Les pluies importantes qui se sont produites peu de temps après l'éruption ont déclenchées des lahars et ont quasiment noyée la ville de chaiten.
C'est sa durée dans le temps qui laisse présagée une suite analogue au Tombora de 1815 et la projection de poussière volcanique dans l'atmosphère.
Dépéche du 27 mai 2008 : Le dernier rapport issu des observations menées par le SERNAGEOMIN indique que le dôme poursuit sa croissance. Dans la classification des styles éruptifs qu'utilisent encore largement les volcanologues, l'activité est passée de Plinienne à Sub-plinienne. La hauteur moyenne du panache est en effet passée à environ 3 km, pouvant parfois atteindre les 5 km lorsque l'activité explosive (qui se localisé à la jonction de l'ancien et du nouveau dôme) s'accentue. Cependant la colonne de cendres est moins alimentée qu'au
début de la crise, en partie du fait de la présence du dôme qui gène l'évacuation des gaz magmatiques, et "étouffe" (en quelque sorte) l'activité explosive et donc la formation du panache. Les cendres déposées continuent d'alimenter de nombreux lahars, dont certains poursuivent la destruction de la ville de Chaitén, au sud.
Information au 13 juin : SANTIAGO, Chili - L'éruption du volcan Chaiten dans le sud du Chili s'est encore intensifiée, contraignant les autorités à évacuer les policiers et soldats stationnés dans la zone, a annoncé le gouverneur de la région de Los Lagos. Deux nouveaux cratères se sont formés, et des émanations de gaz ainsi qu'une activité sismique ont été signalées.
Information au 24 juin 2008 : Les dernières informations fournies par les volcanologues chiliens indiquent que la sismicité du Chaitén, toujours assez élevée, s'est stabilisée. Un survol effectué le 17 juin par une équipe a permis de constater la présence d'un panache de cendres dense, alimenté en continue et de 2000 m de hauteur. Des augmentations courtes et brutales de l'activité font parfois monter le panache à un peu plus de 3000 m. Au niveau de la zone de contact entre l'ancien et le nouveau dôme de lave les volcanologues ont pu observer la présence de deux cratères, à l'origine du panache en question. Si l'activité se maintient, ils devraient bientôt se souder pour n'en former plus qu'un seul car ils sont déjà très proches l'un de l'autre. Malgré le mauvais temps qui règne en ce moment sur la zone, et qui a empêché toute observation directe à partir du 19 juin, les volcanologues ont pu confirmer la présence de fortes chutes de cendres sur les secteurs ouest, sud-ouest et sud-est, notamment sur la ville fantôme de Chaitén, et sur l'île de Chiloé. Enfin, l'analyse de la sismicité permet aux volcanologues de penser que le système d'alimentation du Chaitén ne se pressurise plus pour le moment. Le niveau d'alerte volcanique reste néanmoins au rouge et le niveau d'alerte pour l'aviation à l'orange (sources: SERNAGEOMIN; OVDAS; VAAC de Buenos Aires).
Bulletin du 28/06 : Les volcanologues Chiliens ont publié hier un nouveau bulletin dans lequel un erratum indique que la sismicité de l'édifice est en fait stable, et qu'aucune repressurisation du système n'est en cours, contrairement à ce qu'ils avaient décrit dans leur bulletin précédent. Ils évoquent en outre la possibilité d'une future déstabilisation de l'ancien dôme de rhyolite intracalderique, sur lequel se construit le nouveau dôme. Une déstabilisation de l'ancien dôme entraînerait une déstabilisation du nouveau, et la formation presque inévitable de coulées pyroclastiques (source: SERNAGEOMIN).

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